L’or brun, autrement dit le chocolat, a récemment atteint un prix record de plus de 10 000 dollars la tonne à New York, juste avant le week-end de Pâques. Cette hausse des prix pourrait potentiellement entraîner une inflation dans les mois à venir, ce qui pourrait se traduire par des coûts plus élevés pour les consommateurs.
Le cacao, une denrée précieuse et largement appréciée à travers le monde, a récemment atteint des sommets en termes de prix, dépassant même celui du cuivre. Avec un coût à la tonne dépassant les 10 000 dollars, soit environ 9 200 euros, sur le marché de New York, cette augmentation significative survient à un moment crucial de l’année : les fêtes de Pâques, une période de forte consommation de chocolat dans de nombreux pays. Cette flambée des prix est principalement due à une diminution de l’offre, notamment en raison des conditions météorologiques défavorables.
Les trois principaux producteurs mondiaux de cacao, le Nigéria, le Ghana et surtout la Côte d’Ivoire ont été durement touchés par des pluies torrentielles suivies de périodes de sécheresse, favorisant ainsi la propagation de maladies parmi les cultures de cacao. Le phénomène climatique El Niño est également pointé du doigt comme étant responsable de la hausse des prix du cacao, avec des récoltes de fèves menacées dans ces pays.
Cette augmentation spectaculaire des prix du cacao a un impact direct sur les consommateurs et les principaux fabricants de chocolat à travers le monde. Les pays producteurs d’Afrique de l’Ouest ont été confrontés à des précipitations anormalement élevées à l’automne dernier, perturbant l’équilibre délicat nécessaire à la culture des cacaoyers. En effet, ces arbres ont besoin d’une quantité adéquate de soleil, d’ombre et de pluie pour prospérer, et un excès de ces éléments peut compromettre gravement les récoltes.
Face à cette situation préoccupante, il est impératif pour les acteurs de l’industrie du cacao de prendre des mesures pour atténuer les effets de cette crise. Des investissements dans la recherche de variétés de cacao plus résistantes aux changements climatiques, ainsi que des pratiques agricoles durables et adaptées aux conditions météorologiques changeantes, sont essentiels pour assurer la pérennité de la filière cacao.
La hausse des prix du cacao, résultant de conditions météorologiques extrêmes et de phénomènes climatiques tels qu’El Niño, souligne la vulnérabilité de cette industrie cruciale et met en lumière l’importance de la durabilité et de la résilience dans la production de cacao. Il est impératif de prendre des mesures immédiates pour garantir un approvisionnement stable en cacao de qualité tout en préservant l’environnement et les moyens de subsistance des communautés qui dépendent de cette culture emblématique.
Le phénomène climatique El Niño est un phénomène météorologique complexe qui a des répercussions majeures sur l’agriculture mondiale, en particulier dans des régions clés telles que le Ghana et la Côte d’Ivoire, deux des principaux producteurs mondiaux. Les effets de ce phénomène se font sentir à travers des épisodes de sécheresse qui menacent les récoltes et mettent en péril la sécurité alimentaire de ces pays.
Les températures plus élevées et les variations des précipitations liées au dérèglement climatique exacerbent les effets d’El Niño, entraînant des conditions météorologiques extrêmes telles que la chaleur et la sécheresse. Ces conditions mettent en péril les cultures, en particulier celles du cacao, une culture emblématique de la région.
Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’étude des marchés chez eToro, souligne l’ampleur de l’impact de ces phénomènes climatiques sur les marchés agricoles. Il évoque une hausse spectaculaire des prix du cacao, atteignant près de 140%, ce qui représente une menace sérieuse pour l’économie des pays producteurs et pour l’industrie du chocolat à l’échelle mondiale.
Cette flambée des prix du cacao se traduira inévitablement par une augmentation des prix des produits chocolatés dans les magasins. Gilles Rouvière, secrétaire général du syndicat du chocolat en France, prévoit une hausse moyenne de 5% dans les boutiques, alors que le prix du cacao a augmenté de 130%. Il souligne la nécessité de distinguer entre ces deux augmentations et met en garde contre une inflation généralisée.
Le secteur du cacao représente une part significative de l’économie de la Côte d’Ivoire, contribuant à hauteur de 10% du PIB du pays. Les exportations de cacao, sous forme de fèves ou de produits transformés, sont une source majeure de devises pour le pays, représentant près de 45% de ses recettes d’exportation. Cependant, le faible taux de transformation locale du cacao souligne la dépendance de la Côte d’Ivoire vis-à-vis des marchés internationaux.
Avec une superficie cultivée d’environ 2 millions d’hectares, principalement dans le sud du pays, la production de cacao emploie près de 700 000 planteurs et soutient directement 4 millions de personnes, soit un quart de la population ivoirienne. Malgré son importance économique, le secteur cacaoyer en Côte d’Ivoire est confronté à des défis tels que le vieillissement des vergers, le faible recours aux intrants agricoles et une productivité limitée.
En tant que premier producteur et exportateur mondial de cacao, la Côte d’Ivoire exerce une influence significative sur les marchés internationaux. Les événements passés, tels que les troubles politiques de 2002-2003, ont déjà démontré la vulnérabilité de l’industrie cacaoyère aux perturbations externes, ce qui peut avoir des répercussions majeures sur l’économie mondiale du chocolat.
La côte d’Ivoire a décidé de prendre des mesures importantes pour contrôler sa matière première. En effet, le pays se prépare à stopper les exportations de cacao non tracé vers l’Europe dès 2025. Cette décision marque un tournant majeur dans l’industrie du cacao dans ce pays et vise à garantir la traçabilité et la qualité du cacao exporté vers l’Europe.
Le Conseil café cacao, l’organe de régulation de la filière cacao est chargé de mettre en œuvre cette nouvelle politique. Il travaille activement pour sensibiliser et former les acteurs de la filière afin qu’ils soient prêts à observer les nouvelles exigences du partenaire européen d’ici la fin de l’année en cours. Cette initiative vise à renforcer la transparence et la durabilité de la filière cacao tout en répondant aux attentes croissantes des consommateurs européens en matière de traçabilité et de responsabilité sociale et environnementale.
La décision de la Côte d’Ivoire de contrôler sa matière première est motivée par plusieurs facteurs. Tout d’abord, le pays cherche à valoriser son cacao en garantissant sa qualité et son origine. En contrôlant la traçabilité du cacao exporté, la Côte d’Ivoire peut renforcer sa position sur le marché international et obtenir des prix plus élevés pour sa matière première. De plus, cette mesure vise à lutter contre la fraude et le commerce illicite de cacao, qui ont un impact négatif sur l’économie du pays et sur les conditions de vie des petits producteurs.
En mettant en place des mécanismes de contrôle et de certification, la Côte d’Ivoire montre sa volonté de moderniser et de professionnaliser sa filière cacao. Cette démarche s’inscrit dans une perspective de développement durable et de respect de l’environnement, en encourageant des pratiques agricoles plus responsables et en favorisant une meilleure répartition des revenus au sein de la filière. Elle contribue également à renforcer la réputation de la Côte d’Ivoire en tant que producteur de cacao de qualité et respectueux des normes internationales.
Cependant, la mise en œuvre de cette nouvelle politique ne sera pas sans défis. Les acteurs de la filière cacao devront s’adapter aux nouvelles exigences en matière de traçabilité et de certification, ce qui pourrait nécessiter des investissements importants en termes de formation et d’infrastructures. De plus, il faudra veiller à ce que les petits producteurs ne soient pas pénalisés par ces nouvelles mesures et qu’ils puissent bénéficier des avantages de la certification.
La décision de la Côte d’Ivoire de contrôler sa matière première est une étape importante dans la modernisation de la filière cacao du pays. En garantissant la traçabilité et la qualité de son cacao exporté vers l’Europe, la Côte d’Ivoire renforce sa position sur le marché international et contribue à promouvoir des pratiques agricoles durables et responsables. Cette initiative témoigne de l’engagement du pays en faveur d’un développement économique et social équitable, tout en répondant aux attentes des consommateurs européens en matière de transparence et de responsabilité.
Le phénomène climatique d’El Niño, bien que se manifestant dans les eaux du Pacifique, a des répercussions qui s’étendent bien au-delà de cette région. En effet, ses effets planétaires peuvent être ressentis dans de nombreuses parties du monde, entraînant des changements climatiques significatifs.
L’El Niño est un phénomène complexe qui se produit lorsque les températures de surface de l’océan Pacifique tropical augmentent de manière anormale. Cette augmentation des températures a des conséquences directes sur les schémas de circulation atmosphérique, entraînant des perturbations climatiques à l’échelle mondiale.
Les effets de l’El Niño peuvent être dévastateurs. Dans certaines régions, il provoque des sécheresses prolongées, des incendies de forêt et des pénuries d’eau, tandis que dans d’autres, il entraîne des inondations massives et des tempêtes violentes. Ces conditions météorologiques extrêmes peuvent avoir des conséquences désastreuses sur l’agriculture, l’économie et la santé humaine.
En outre, l’El Niño peut également avoir un impact sur les écosystèmes marins en perturbant les courants océaniques et en modifiant les habitats naturels des espèces marines. Cela peut entraîner une diminution des stocks de poissons, des migrations d’espèces et des changements dans la biodiversité marine.
El Niño est un phénomène climatique naturel aux effets planétaires qui nécessite une attention particulière en raison de son impact potentiellement dévastateur sur l’environnement et les sociétés humaines. Il est essentiel de continuer à étudier ce phénomène et à mettre en œuvre des mesures pour minimiser ses effets néfastes.
Jean Marc Digbeu
Vous pouvez aussi nous suivre sur https://luxe-infinity-maroc.com/ et https://luxe-infinity.com/